Résistance bactérienne : un outil de dataviz développé par la DREES pour suivre les indicateurs de prescription
Quelques rappels
La résistance des bactéries aux antibiotiques (ou antibiorésistance) est un enjeu de santé publique majeur. Ce phénomène peut rendre difficile voire impossible le traitement de certaines infections.
La recherche se focalise sur un groupe de sept pathogènes (identifiés sous le terme ESKAPEE) qui représentent, d’après l’OMS, le plus haut risque de santé publique car elles sont à l’origine d’infections pulmonaires, urinaires ou post-opératoires, mais aussi parfois de septicémies chez les patients immunodéprimés.
“L’antibiorésistance concerne les humains, mais également les animaux et l’environnement qui sont interconnectés et forment un tout. La lutte contre l’antibiorésistance nécessite donc une action globale « une seule santé ».” [Santé Publique France]
Chiffres-clés
En 2019, en France, on a détecté plus de 100 000 infections à bactéries résistantes aux antibiotiques et 4480 décès liés à ces infections. [ECDC]. La consommation d’antibiotiques en santé humaine restait de 30% supérieure à celle de la moyenne des pays européens voisins. [Ministère de la Santé]
Les moyens de lutte contre l’antibiorésistance
Une Stratégie nationale 2022-2025 de Prévention des Infections et de l’Antibiorésistance a été déployée et expose les 42 actions permettant de se donner les moyens de répondre aux enjeux prioritaires de santé publique en matière de prévention des infections et de l’antibiorésistance en santé humaine dans les 4 ans à venir. Les deux piliers de cette stratégie sont, d’une part, les actions de prévention et contrôle des infections et, d’autre part, celles promouvant le bon usage des antibiotiques. Ils sont déclinés selon 3 objectifs :
- Prévenir les infections courantes, comme les bronchites, les gastro-entérites, grâce à des gestes du quotidien et à la vaccination ;
- Réduire le risque d’infections associées aux soins, notamment les infections nosocomiales ;
- Préserver l’efficacité des antibiotiques, pour que nous puissions tous continuer à guérir des infections bactériennes qui peuvent tous nous toucher un jour, comme les infections urinaires. [Ministère de la Santé]
Dans le cadre de cette stratégie, la DREES met à disposition un outil de datavisualisation permettant d’appréhender la pertinence des prescriptions d’antibiotiques par les médecins généralistes :
12 indicateurs, couplés à des cibles à atteindre et calculés à partir du Système national des données de santé (SNDS) sont présentés et organisés en 3 grands thèmes :
- Favoriser les antibiotiques de première intention ;
- Prescrire à bon escient ;
- Éviter les prescriptions d’anti-inflammatoires en cas d’infections.
On pourra citer à titre d’exemples les indicateurs suivants : Prescriptions d’amoxicilline sur prescriptions d’antibiotiques de seconde intention ; Prescriptions d’antibiotiques non indiqués ; Variations saisonnières des prescriptions totales d’antibiotiques ; Durée estimée de prescriptions antibiotiques >7 jours ou encore les Co-prescriptions d’antibiotiques et d’anti-inflammatoire non stéroidien (AINS).
Ces indicateurs ont pour objet de contribuer au renforcement du bon usage des antibiotiques et permettront aux acteurs territoriaux de cibler les interventions les plus adaptées aux spécificités de leurs territoires, tout en s’inscrivant dans le respect des orientations nationales.