Veille santé Guyane, du 4 au 13 mars janvier : Maladies cardiovasculaires / Prothèse du genou / Cancer prostate 

Veille hebdo

Veille Santé 

Veille hebdomadaire de l’ORSG-CTPS sur la Santé en Guyane. 

Épidémiologie des maladies cardiovasculaires en France 

Ce numéro spécial du BEH sur les maladies cardiovasculaires offre une photographie actualisée de la santé cardiovasculaire des Français grâce à la compilation de multiples sources de données, dont les données médico-administratives du Système national des données de santé (SNDS).
Il fait écho, en langue française, au numéro spécial de Archives of Cardiovascular Diseases publié en 2024 « Update on epidemiology of cardiovascular risk factors and diseases in France » sur les maladies cardiovasculaires en France. Tous ces indicateurs de santé cardiovasculaire seront aussi accessibles en open data sur le site Odissé de Santé publique France.
Le fardeau des maladies cardio-neurovasculaires encore trop silencieux
Les maladies cardio-neuro-vasculaires représentent un enjeu de santé publique majeur. Elles ont été responsables de plus d’un million d’hospitalisations en 2022 et de 140 000 décès en 2021, soit plus d’un décès sur cinq. Parmi elles, les cardiopathies ischémiques se distinguent particulièrement, touchant trois millions de personnes, soit près de 6% de la population adulte française.
Seulement un Français sur dix bénéficie d’une santé cardiovasculaire optimale selon une échelle américaine intégrant les comportements de santé (tabagisme, surpoids, activité physique, alimentation) et des facteurs de risque métaboliques (cholestérol, tension artérielle, glycémie).
Avec le vieillissement de la population et l’amélioration de la prise en charge de certaines maladies, le nombre prévalent d’insuffisants cardiaques et de patients coronariens ne cessera d’augmenter, exerçant une pression croissante sur le système de soins. 

Source : Santé Publique France (publié le 04/03/25)


Exposome et cancer de prostate : expérience dans un hôpital isolé de Guyane 

L’Ouest-Guyane est caractérisé par une population précaire, pauvre, dispersée, exposée à des facteurs infectieux et chimiques. Le cancer de prostate y est le premier cancer en termes d’incidence chez l’homme. Nous avons examiné ses caractéristiques, sa prise en charge et les exposomes principaux dans ce contexte.
C’est une étude rétrospective descriptive observationnelle monocentrique. Nous avons considéré les expositions externes générales (statut médicosocial, précarité, éloignement géographique, culture), externes spécifiques (sérologies virales, métier, faisant l’hypothèse d’expositions chimiques), et internes (comorbidités, surpoids), croisés avec deux caractéristiques du cancer (grade histopronostique et stade).
Pendant une période de six ans, 70 patients ont été pris en charge : la majorité à un stade métastatique (53 %), avec un grade histopronostique élevé. Les expositions éventuelles étaient : la précarité 45 %, l’habitat dispersé 39 %, la culture noire marron 48 %, l’exposition à des agents chimiques 53 %, mais sans exposition à des virus ni de facteurs de risque médicaux notables. Aucune des comparaisons ne montrait de différence significative à l’exception d’une proportion de cancers métastatiques plus élevée en cas de précarité (71 % versus 39 % ; p = 0,015) et une tendance pour les patients vivant dans un habitat rural (67 % versus 45 % ; p = 0,09).

Ces résultats conduisent à proposer deux stratégies : 1 – organisation de la prise en charge au plus près des patients ; 2 – recherche translationnelle prospective qui concerne, après une revue exhaustive de la littérature, l’étude des micro-organismes carcinogènes candidats, en particulier HPV, et la pollution chimique très prégnante en Guyane. 

Source : ScienceDirect (publié le 06/03/25)


Adversité et cardiologie : la violence infantile, une bombe à retardement 

Si les toutes premières publications sur les conséquences des violences infantiles datent des années 1950, c’est surtout à Vincent Felitti que l’on doit le développement d’une vraie recherche scientifique sur ce sujet. Ce dernier travaillait dans une clinique de prévention à San Diego et avait remarqué que, parmi les patientes qu’il était amené à suivre pour un problème d’obésité, 50 % avaient été victimes de violences sexuelles dans l’enfance. Il débuta alors une grande enquête sur environ.
On considère aux États-Unis que la violence infantile est directement liée à 5 des 10 premières causes de mortalité, et qu’elle est responsable de près de 500 000 morts précoces évitables par an. Un rapport sur la prévention montre qu’en l’absence de violence infantile, il serait possible d’éviter aux États-Unis 21 millions de dépressions, 2 millions d’infarctus et 2,5 millions d’obésité sévère.
Quels effets sur les facteurs de risque coronarien classiques ?
Ils débutent dès le plus jeune âge. Une enquête a montré que, chez des enfants de 12 à 14 ans, la survenue à un âge précoce de quatre événements adverses entraîne une augmentation de la masse corporelle, du périmètre abdominal ainsi qu’une élévation de la fréquence cardiaque de repos. En 2023, une étude sur une centaine d’adolescents victimes de violences dans l’enfance retrouve des index de rigidité artérielle augmentés, témoignant du risque accru de problèmes cardiovasculaires à l’âge.

L’être humain ne peut se développer que par l’altérité dans la sécurité. Cela lui est indispensable pour construire un cerveau capable de gérer les émotions, la rencontre avec l’autre et les aléas de la vie. Cette construction nécessite l’évolution harmonieuse de son néocortex et une régulation efficace de son système nerveux autonome. 

Source : ScienceDirect (publié le 07/03/25)


Risque et maladies cardiovasculaires dans les troubles psychiatriques sévères 

Première cause mondiale de handicap en 2020 selon l’OMS, les maladies mentales touchent 1 adulte sur 5, soit 20 % de la population française et débutent dans 75 % des cas chez le sujet jeune entre 15 et 25 ans. De nombreuses études épidémiologiques montrent une mortalité prématurée des personnes atteintes de trouble psychiatrique sévère par rapport à la population générale, avec une espérance de vie diminuée de 10 à 20 ans, et des taux de décès systématiquement supérieurs à la population générale, quelle que soit la cause de décès considérée. Cette réduction de l’espérance de vie peut s’expliquer en partie par la cooccurrence de maladies physiques, notamment les maladies cardiovasculaires qui sont la première cause de mortalité dans cette population, avant même le suicide. Ces observations ont été confirmées en France, dans une étude récente utilisant les données du Système national des données de santé (SNDS) montrant que les principales causes de décès chez les individus souffrant de trouble psychiatrique sont les maladies cardiovasculaires et le cancer. 

Source : ScienceDirect (publié le 11/03/25)


Prothèse totale de genou de première intention chez les patients de moins de 55 ans : le taux de révision à moyen terme est-il inquiétant ? 

La prothèse totale de genou (PTG) connaît un élargissement de ses indications pour des patients de plus en plus jeunes et actifs. Plusieurs études récentes mettent en garde sur un taux révision plus important et une satisfaction moindre des patients jeunes. L’objectif de cette étude était d’évaluer la survie des PTG chez les patients de moins de 55 ans, et de déterminer les facteurs de risque de révisions et de complications. L’hypothèse était que la survie des PTG chez les patients de moins de 55 ans est supérieure à 90 % à 10 ans. 

Il s’agissait d’une étude rétrospective monocentrique. Tous les patients de moins de 55 ans ayant une PTG de première intention entre 2006 et 2016 ont été inclus. Le taux de survie a été calculé en considérant un échec de PTG comme critère de jugement principal, défini par une reprise chirurgicale quelle que soit la cause. La méthode de Kaplan-Meier a été utilisée pour répondre à l’objectif principal.

L’effectif était de 168 patients (âge médian 52 ans) pour 193 PTG. Le recul moyen était de 7,9 ans. Il y avait 24 échecs. Le taux de survie était de 86,6 % à 10 ans (IC 95 % [81,1–92,2]). Le délai moyen de l’échec était de 4,1 ans. Le descellement mécanique et l’infection entaient les principales causes d’échecs. L’indice de masse corporelle (IMC) semblait augmenter le risque de révision (p < 0,01). Les PTG à troisième condyle étaient moins associées au risque de révision et de complication (p < 0,05), de même que la présence d’une quille tibiale (p < 0,05). Les PTG sur gonarthroses post-traumatiques (p = 0,066), ostéonécrose (p < 0,05) et séquelles d’arthrite septique (p < 0,05) semblaient les plus à risque de révision. 

L’hypothèse n’a pas été vérifiée, les PTG chez le sujet de moins de 55 ans semblent avoir un taux de révision supérieur à la population générale. L’indication d’une PTG chez ces patients reste une option fiable, mais doit tenir compte de certains facteurs de risque. 

Source : ScienceDirect (publié le 13/03/25) 


Comportements suicidaires chez les personnes en recherche de traitement pour un trouble lié à la consommation de substances 

On sait peu de choses sur les caractéristiques spécifiques du comportement suicidaire chez les personnes suivant un traitement pour un trouble lié à l’usage de substances (TUS). L’objectif de cette étude était de décrire le nombre et les types de tentatives de suicide ainsi que les méthodes utilisées par 215 patients atteints de TUS, selon le sexe. Un entretien en face à face (taux de gravité de l’échelle de Columbia) a été mené. Des idées suicidaires au cours de la vie ont été rapportées par 48,8 % ( n  = 105) des patients, et des tentatives de suicide au cours de la vie par 28,4 % ( n  = 61). Quarante-cinq patients ont déclaré avoir effectivement tenté de se suicider (20,9 %), et l’overdose était la méthode la plus fréquemment utilisée (52,5 % ; n  = 32). Les femmes ont eu plus de tentatives avortées que les hommes. La plupart des participants ayant tenté de se suicider n’en ont fait qu’une seule ( n  = 34 ; 55,7 %). La projection de ces chiffres est alarmante. Ces résultats justifient la nécessité d’intégrer les interventions de prévention du suicide dans les programmes de traitement des dépendances. 

Source : ScienceDirect (publié le 13/03/25)


Evénements : 

Séminaire Territoire et promotion de la santé : 

Guyane Promotion Santé organise son séminaire annuel sur la thématique “Territoires et Promotion de la santé”, en partenariat avec l’ARS Guyane et l’Université de Guyane. 

Détails de l’événement :   

– Date : Vendredi 21 mars 2025   

– Horaires : 8h45 -17h 

– Lieu : Amphi A Université de Guyane 

Pour consulter le programme et s’inscrire : https://www.guyane-promotion-sante.org/ouverture-des-inscriptions-pour-le-seminaire-annuel-de-gps/ 

Formations proposées par ID Santé : 

2 axes pour ces formations sur la vie affective, relationnelle et sexuelle des jeunes (VARS), pour les professionnels : la jeunesse et le handicap. 

Pour plus d’information consultez leurs brochures : https://www.guyane-promotion-sante.org/les-formations-a-venir-id-sante/