Veille santé Guyane, du 14 au 21 mars : Obésité et maladies rénales / Handicap et égalité / Soins périnataux pour LGBTQ2S+

Veille Santé
Veille hebdomadaire de l’ORSG-CTPS sur la Santé en Guyane et sur des sujets de santé publiques liées aux problématiques des populations locales.
Nouvelles directives sur l’obésité et implications pour les maladies rénales chroniques
L’obésité est une maladie chronique complexe caractérisée par des dépôts graisseux excessifs pouvant nuire à la santé. L’OMS a indiqué qu’une personne sur huit dans le monde souffrait d’obésité en 2022 ; 2,5 milliards d’adultes (18 ans et plus) étaient en surpoids, dont 890 millions. L’obésité adulte a plus que doublé dans le monde depuis 1990, et celle des adolescents a quadruplé. Les causes de l’obésité sont multifactorielles, notamment génétiques, environnementales, psychologiques, nutritionnelles et métaboliques. Elles altèrent les mécanismes physiologiques impliqués dans le maintien de la masse, de la distribution et de la fonction du tissu adipeux dans des limites normales.
L’obésité est généralement considérée comme un facteur de risque d’autres maladies, et non comme une maladie en soi. L’idée même de l’obésité comme maladie reste très controversée. En pratique clinique, l’obésité est simplement définie par un indice de masse corporelle (IMC) > 30 kg/m² pour les populations caucasiennes et > 27,5 kg/ m² pour les populations asiatiques. Cependant, l’IMC ne renseigne pas sur la santé d’une personne. Ceci est d’autant plus important que l’obésité est une affection hétérogène et qu’un excès d’adiposité ne reflète pas automatiquement une maladie en cours. Il convient de distinguer les états métaboliquement sains des états métaboliquement malsains.
Source : ScienceDirect (publié le 18/03/2025)
Il n’existe aucune mesure de soins périnatals respectueux validée au sein des communautés lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres, queer, bispirituelles et autres communautés sexuellement/genre minoritaires (LGBTQ2S+).
La communauté LGBTQ2S+ est fréquemment victime de manque de respect et de discrimination dans les milieux de soins. Bien que plusieurs instruments et échelles aient été développés pour mesurer les soins périnatals (maternité) respectueux, aucun n’a encore été adapté ni validé au sein de la communauté LGBTQ2S+.
L’objectif de cette étude est de valider trois échelles mesurant les aspects des soins périnatals respectueux à utiliser dans le cadre de la recherche sur l’expérience des soins de grossesse LGBTQ2S+.
Cette analyse des données de l’étude pilote « La naissance nous inclut » a été réalisée au moyen d’une enquête communautaire évaluant les expériences de soins de grossesse des familles LGBTQ2S+. Nous avons évalué les propriétés psychométriques de trois instruments adaptés : l’indice de discrimination intersectionnelle au quotidien (InDI-D), la mesure de l’autonomie et de la prise de décision (MADM) et l’indice de mesure du respect (MORi).
Toutes les échelles adaptées ont obtenu de bons résultats, avec des alphas de Cronbach supérieurs à 0,8 pour toutes les mesures. Les scores des versions MADM et MORi relatives aux soins préconceptionnels et aux soins de grossesse étaient respectivement de 0,38 et 0,37, ce qui indique que ces expériences de soins étaient significativement différentes.
Les versions adaptées de l’InDI-D, du MADM et du MORi ont obtenu de bons résultats auprès des familles LGBTQ2S+ dans leurs expériences de soins avant la conception et pendant la grossesse et seront essentielles pour les futures études examinant les soins périnatals respectueux au sein de ces communautés.
Nous recommandons l’utilisation de ces mesures validées pour évaluer et remédier aux inégalités dans les expériences de soins liées à la grossesse pour les personnes et les familles LGBTQ2S+.
Source : ScienceDirect (publié le 20/03/2025)
L’incontinence urinaire se définit comme une perte involontaire d’urine et touche environ 40 % des femmes. Elle est associée à une morbidité et à une diminution de la qualité de vie. Malgré sa prévalence, sa prise en charge pose plusieurs défis et des alternatives thérapeutiques non chirurgicales sont nécessaires. Cette revue systématique visait à évaluer l’efficacité de la stimulation électrique intravaginale pour améliorer les résultats et la qualité de vie des patientes.
PubMed, EMBASE, Ovid Medline et IEEE Xplore ont été recherchés jusqu’en février 2025.
Des essais contrôlés randomisés portant sur la stimulation électrique intravaginale par rapport à des comparateurs conservateurs (non pharmacologiques et non chirurgicaux) ou sans traitement/placebo pour l’incontinence urinaire ont été inclus. Les titres et résumés des articles ont fait l’objet d’une double sélection indépendante. Le texte intégral des articles éligibles a été récupéré et évalué par au moins deux auteurs indépendants. Le biais a été évalué par deux auteurs à l’aide de l’outil Cochrane Risk of Bias Tool 2.0. Les litiges ont été résolus par consensus. Aucune méta-analyse n’ayant pu être réalisée en raison de limitations de qualité et d’hétérogénéité des essais, les résultats sont présentés sous forme de tableau narratif.
Parmi les 187 études identifiées, 32 essais contrôlés randomisés (17,1 %) étaient éligibles à l’inclusion. Lors de la présentation des résultats spécifiques, 6/8 (75 %) essais contrôlés randomisés ont rapporté des réductions significatives au sein du groupe du nombre de coussinets utilisés pour les groupes de stimulation électrique intravaginale ; 10/15 (66,7 %) essais ont rapporté des réductions significatives au sein du groupe du poids des coussinets pour les groupes de stimulation électrique intravaginale ; et 8/14 (57,1 %) essais ont rapporté une réduction significative des fréquences de fuites avec des différences significatives entre les groupes de stimulation électrique intravaginale et de traitement passif.
La stimulation électrique intravaginale pourrait constituer un traitement viable de l’incontinence urinaire. Cependant, les données probantes actuelles sont de faible qualité pour tirer des conclusions suffisantes quant à son efficacité. D’autres essais contrôlés randomisés multicentriques, suffisamment puissants et méthodologiquement fiables sont nécessaires.
Source : ScienceDirect (publié le 20/03/2025)
L’absence de traitements spécifiques et de résultats biologiques complique l’identification de la maladie rénale chronique (MRC) dans le SNDS. Un groupe REDSIAM a défini des items SNDS compatibles avec une MRC, selon 3 niveaux : possible, probable, certain. RENALGO-EXPERT est un algorithme basé sur la combinaison et la répétition de ces items. À partir de la cohorte CONSTANCES chaînée au SNDS, cette étude vise à développer un algorithme d’intelligence artificielle, RENALGO-IA, et comparer ses performances à RENALGO-EXPERT.
Après rééquilibrage des effectifs (undersampling) et sélection des variables (combinaison des items de RENALGO-EXPERT et d’autres indicateurs SNDS, méthode relief-based feature), cinq modèles ont été testés sur l’échantillon d’entrainement (80 %) : Régression logistique (RL), Arbre de décision, Analyse discriminante linéaire, Analyse discriminante flexible et Gradient boosting. Leurs performances ont été évaluées dans l’échantillon test (20 %).
Parmi 196 647 volontaires CONSTANCES, 1% présentaient un DFG<60 ml/min à l’inclusion, classés MRC. Dans les cinq modèles, l’âge était l’item le plus déterminant (importance : 100), suivi selon les cas de 5 items de RENALGO-EXPERT (ex. RL : médicaments possible (27.5), biologie probable (21.6), spécialité du prescripteur probable (13.7), hospitalisation certain (8.5) et pharmacie probable (6.5)). Dans l’échantillon test, les modèles avaient une aire sous la courbe entre 0.79 et 0.87 mais une prévalence prédite de 30%.
Les faibles fréquences de consommation de soins alignées sur les parcours de MRC ont conduit le modèle IA à intégrer l’âge comme prédicteur principal. Améliorant nettement la sensibilité (85%) au prix d’un fort taux de faux positifs. Avec un écart d’âge notable (47 ans vs 65 ans pour les MRC) et une prévalence prédite de 30% (vs 1% observée), RENALGO-IA reflète davantage la baisse du DFG liée à l’âge que la consommation de soins propre à la MRC. En revanche, RENALGO-EXPERT présente une spécificité élevée (96%) et est plus fiable pour exclure les personnes dont les consommations de soins ne correspondent pas à celles d’un patient MRC.
Source : ScienceDirect (publié le 21/03/2025)
Exposition au deuil parental pendant l’enfance et risque de victimisation par harcèlement scolaire
Le deuil parental nuit à la santé mentale des jeunes, mais son impact potentiel sur le harcèlement chez les jeunes demeure inconnu. Nous avons cherché à examiner le lien entre l’exposition précoce au décès parental et la victimisation par harcèlement scolaire, et à évaluer plus en détail si l’âge du jeune au moment du deuil, son sexe et son milieu urbain modifient ce lien.
Cette étude a utilisé un large échantillon multicentrique (N = 21 489 jeunes âgés de 10 à 17 ans) issu de l’Enquête sur la santé mentale des enfants et des adolescents de la province du Yunnan, en Chine, de 2019 à 2021. Les données sur le deuil parental durant l’enfance étaient basées sur l’autodéclaration de tout deuil parental.
597 participants (2,8 %) ont vécu le décès d’un parent. 3283 individus (15,3 %) ont déclaré être actuellement victimes d’intimidation à l’école. Le deuil parental des jeunes était associé à une plus grande probabilité de victimisation par intimidation (aOR 1,42 [IC à 95 % 1,12–1,81]) et de victimisation fréquente (aOR = 1,44 [IC à 95 % 1,08–1,90]). Une exposition précoce au deuil parental augmentait le risque de victimisation par intimidation à l’école. Des interventions adaptées aux jeunes ayant vécu un deuil parental pourraient être envisagées pour lutter contre l’intimidation à l’école.
Source : ScienceDirect (publié le 21/03/2025)