Les cancers masculins en France et en Guyane Française

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Movember est un mouvement dédié à la sensibilisation des problèmes de santé masculine tout au long du mois de novembre. À cette occasion, nous mettons en lumière deux cancers qui touchent particulièrement les hommes : le cancer des testicules et le cancer de la prostate. 

En Hexagone comme dans les Outre-mer, ces cancers représentent des enjeux majeurs de santé publique. Cet article fait ainsi l’objet d’un point épidémiologique, les taux de survie et les défis spécifiques liés à ces maladies, en mettant un accent sur la situation en Guyane française.  

 

Le cancer des testicules 

En France, le cancer des testicules est relativement rare. Mais, il demeure le cancer le plus fréquent chez les hommes âgés de 15 à 49 ans. La majorité des diagnostics (85 %) concerne cette tranche d’âge. 

  • En 2018, on estimait à 2 769 le nombre de nouveaux cas.  
  • En 2023, ce sont environ 2 500 nouveaux cas diagnostiqués.  
  • En 2018, le nombre estimé de décès était de 86. 

Ce type de cancer bénéficie d’un taux de survie très élevé. Entre 2010 et 2015, plus de 93 % des patients survivent cinq ans après le diagnostic réalisé. Grâce aux progrès des traitements, notamment la chirurgie et la chimiothérapie, le taux de guérison du cancer des testicules est l’un des plus élevés parmi les cancers.  

 

En Guyane, les données spécifiques sur le cancer des testicules sont rares, ce qui rend difficile une évaluation précise de l’impact de cette maladie sur le territoire. 

 

Le cancer de la prostate  

Le cancer de la prostate est le cancer masculin le plus fréquent en France, représentant 24 % des cancers masculins.  

  • Rare avant 50 ans, son incidence augmente progressivement avec l’âge. 66% des cancers de la prostate surviennent chez les hommes de plus de 65 ans. L’âge médian au diagnostic est d’environ 69 ans. 
  • En 2023, environ 59 885 nouveaux cas ont été diagnostiqués.  
  • Le taux de survie à cinq ans est élevé, atteignant 93 %, surtout si le cancer est détecté à un stade précoce 
  • En 2018, environ 8 000 décès ont été attribués à ce cancer. Mais, le taux de mortalité tend à diminuer grâce aux progrès des traitements et à une meilleure détection. 

 

En Guyane, le cancer de la prostate est également le cancer masculin le plus fréquent. 

  • En 2021, on comptait environ 4 cas pour 1 000 assurés. 
  • Le nombre de nouveaux cas est estimé à environ 50 à 60 par an, bien que ce chiffre puisse être sous-estimé en raison d’un dépistage moins systématique. 
  • Selon l’ARS Guyane, les données précises sur la mortalité sont limitées. Mais, il est estimé que la mortalité est plus élevée qu’en métropole sans sur-incidence, entre 2007 et 2014. On compte environ 12 décès annuels, représentant environ 9 % des décès par cancer. 
  • En 2017, le taux de mortalité était de 42,5 décès pour 100 000 habitants. 

La surmortalité en Guyane par rapport à l’Hexagone soulève des questions sur un diagnostic tardif et/ou une prise en charge insuffisante ou tardive. Les facteurs explicatifs incluent : 

  • Le retard de diagnostic ; 
  • Le manque de prévention ; 
  • Une offre de soins inégalement répartie et insuffisante, rendant la gestion du cancer particulièrement complexe dans ce territoire. 

 

Selon l’Assurance maladie, le dépistage médical du cancer de la prostate peut s’effectuer de 2 façons : 

  • Le toucher rectal (examen de la prostate en introduisant un doigt ganté dans le rectum) permet au médecin de vérifier le volume, la consistance et la texture de la surface de la prostate. Cet examen est inconfortable mais indolore. 
  • Le dosage du PSA (antigène prostatique spécifique) permet, via une prise de sang, de mesurer le taux de PSA dans le sang. Le PSA est une protéine produite par la prostate, présente normalement en faible quantité dans le sang. 

         

Les 3 points à retenir : 

  • Tout homme, à partir de 15 ans, doit pratiquer régulièrement un auto-examen testiculaire pour détecter précocement toute anomalie, car 95 % des cas sont guérissables. 
  • Les hommes de plus de 50 ans doivent consulter régulièrement pour un dépistage du cancer de la prostate. 
  • Les inégalités géographiques et démographiques rendent le dépistage plus difficile en Guyane, et soulignent l’importance d’améliorer l’accès aux soins et à l’information. 

 

Sources : 

ARS Guyane  

Institut National du Cancer (INCa) : 

Observatoire Régional de Santé Guyane (ORS Guyane) : Rapport sur la santé en Guyane 

Assurance maladie : https://www.ameli.fr/assure/sante/themes/cancer-prostate/depistage  

Santé Publique France :