Dossier documentaire – Le paludisme
Le paludisme est une maladie potentiellement mortelle due à des parasites microscopiques (genre Plasmodium) transmis à l’homme par des piqûres de moustiques femelles infectés (Anopheles darlingi dans notre région). Ce moustique préfère des plans d’eau avec peu de courants tels que les étangs, les marécages, les bassins, etc. Les larves et les nymphes (stade éphémère de métamorphose qui aboutit à la sortie de l’
Parmi les quatre espèces de parasites du genre Plasmodium à l’origine du paludisme chez l’homme, deux sont présentes en Guyane : Plasmodium vivax et Plasmodium falciparum. Cette dernière espèce est la plus dangereuse car entraine entre autres des défaillances neurologiques, respiratoires ou cardio-circulatoires potentiellement mortelles. Elle est néanmoins minoritaire en Guyane. Un diagnostic précoce associé à un traitement rapide permet d’éviter que la maladie ne devienne mortelle et amène une guérison rapide. (OMS, ARS Guyane).
Le paludisme se déclare entre 8 à 30 jours après piqûre du moustique. Il n’existe pas de symptôme spécifique de la maladie. Néanmoins, en cas d’accès palustre peuvent survenir : fièvre, syndrome pseudo-grippal avec frissons, céphalées, myalgies et fatigue, mais aussi diarrhée, vomissements voire toux.
En cas de complication, peuvent apparaître : une défaillance circulatoire, un œdème pulmonaire, une insuffisance rénale, une hypoglycémie, un ictère (coloration jaune de la peau et des muqueuses).
Le diagnostic du paludisme repose sur un examen microscopique. En urgence, il est possible d’utiliser des tests diagnostiques rapides (TDR). L’évolution des cas de Plasmodium falciparum étant imprévisible et parfois fatale, un traitement doit être préconisé devant toute suspicion de paludisme avant même confirmation du diagnostic. (Santé Publique France).
A ce jour, le seul vaccin ayant démontré une diminution significative des cas de paludisme, et de paludisme grave menaçant le pronostic vital chez les jeunes enfants d’Afrique est le RTS,S/AS01 (RTS,S). Il est actif contre P. falciparum, le parasite du paludisme le plus meurtrier au niveau mondial, qui est aussi le plus courant en Afrique. Son utilisation, lors d’essais cliniques à grande échelle chez des enfants avec l’administration de 4 doses, a permis d’éviter environ 4 cas sur 10 sur une période de 4 ans.
L’espèce Plasmodium vivax peut subsister sous une forme dormante dite « hypnozoïte » et provoquer des rechutes qui peuvent s’avérer dangereuses pour la santé. Un traitement permet néanmoins de prévenir ces rechutes et d’amener une guérison complète.
En 2018, on estime à 228 millions le nombre de cas de paludisme dans le monde. 405 000 décès lui sont imputables. Une centaine de pays est touchée, particulièrement les zones tropicales défavorisées d’Afrique, d’Asie et d’Amérique Latine. Les enfants âgés de moins de cinq ans constituent le groupe le plus vulnérable. Ils ont représenté 67 % des décès imputables au paludisme dans le monde (soit 272 000). 93 % des cas de paludisme et 94 % des décès imputables à cette maladie se sont produits en Région Africaine. (OMS, Institut Pasteur)
La lutte antivectorielle demeure le principal recours pour prévenir et réduire la transmission du paludisme. L’OMS recommande d’assurer une lutte antivectorielle efficace pour protéger toutes les populations exposées au risque de contracter le paludisme. Dans la majorité des cas, deux formes de lutte antivectorielle se distinguent par leur efficacité : les moustiquaires imprégnées d’insecticide et la pulvérisation d’insecticides à effet rémanent à l’intérieur des habitations. À l’échelle mondiale, l’élimination gagne du terrain. En effet, de plus en plus de pays se rapproche de l’objectif visant à réduire le nombre de cas de paludisme à zéro. 27 pays ont notifié moins de 100 cas indigènes de paludisme en 2018 contre 17 pays en 2010.
En Guyane, les efforts déployés par la la Collectivité Territoriale de Guyane (CTG) pour lutter contre le paludisme ont considérablement diminué le nombre de cas enregistrés chaque année : de plus de 4 500 cas en 2005 à environ 600 cas en 2017. Depuis 2015, un plan de lutte contre le paludisme coordonne l’action des différents acteurs pour contrôler la maladie sur le territoire. Néanmoins, le risque paludique reste bien présent en Guyane, essentiellement le long des deux fleuves (Maroni, Oyapock) et dans l’intérieur du territoire.
Programme
Cadre pour l’élimination du paludisme – Organisation Mondiale de la Santé (OMS) (2017)
Recommandation
Terminologie OMS du paludisme – Organisation Mondiale de la Santé (OMS) (2019)
Publications
Principaux repères : Paludisme – Organisation Mondiale de la Santé (OMS) (2020)
Principaux repères : Paludisme – Organisation Mondiale de la Santé (OMS) (janvier 2020)
Fiche maladie : Paludisme – Institut Pasteur (septembre 2019)
10 faits sur le paludisme – Organisation Mondiale de la Santé (OMS) (juin 2019)
Dossier Paludisme – Santé Publique France (2019)
Dossier Paludisme – Ministère de la Santé (2019)
Dossier de l’Agence Régional de la Santé en Guyane – ARS Guyane (2018)
Organismes de référence
RBM Partenariat – Pour en finir avec le paludisme